A propos du
marché du poisson de pisciculture dans les
zones rurales.
Par Marc Oswald
De nombreux pisciculteurs se plaignent que l'APDRA-CI n'aide pas les
pisciculteurs à vendre leurs poissons. Si à l'évidence
l'APDRA-CI n'est pas une coopérative de vente, il n'en est pas moins
vrai qu'elle doit aider les pisciculteurs à réfléchir
à tirer le meilleur parti de la vente de leurs poissons.
Dans les campagnes on rencontre des prix très variables
Dans certaines zones seuls les gros poissons se vendent à 500
F/kg (Abohiri, Luenoufla);
dans d'autres ils se vendent à 800 F/kg voire à 1000
F/kg.
Certaines zones ont des difficultés pour vendre les poissons
à 800 F bien que partout, les gens consomment beaucoup de poisson
congelés. Dans ces endroits, la dynamique est faible.
Avec Mama Coulibally, nous avons fait des test pour essayer de mesurer
l'influence du prix sur la vente des gros tilapia (plus de 330 grammes,
soit 3 dans un kg). Autrement dit, nous avons voulu voir les quantités
que l'on pouvait vendre à 1000 F /kg et les quantités que
l'on pouvait vendre à 500 F/kg.
Les essais ont montré qu'à 500 F/kg, les consom-mateurs
se ruaient sur les gros poissons. En vingt minutes vingt kilogrammes ont
été vendus.
A 1000 F sur un campement rien n'a été vendu et, dans
un autre campement, quelques kilogrammes ont été difficilement
vendus en plus d'une heure. On peut tirer quelques leçons de ces
essais.
On peut vendre beaucoup plus de poissons à 500 F le kg qu'à
1000 F le kg
A 500 F, le poisson de pisciculture est jugé plus intéressant
que le poisson congelé, à 1000 F c'est un plat de fête,
il faut donc que les planteurs aient de l'argent pour pouvoir le vendre.
Le pisciculteur va donc passer beaucoup plus de temps à vendre ces
poissons. Sur un village moins de poissons pourront être vendus donc,
donc moins de gens pourront faire la pisciculture.
Enfin, à 500 F le kg, il y a des gens qui sont prêts à
acheter le poisson et à le revendre dans des endroits où
il coûte plus cher (les villes par exemple).
Ces premiers essais sont insuffisants et devraient être poursuivis.
Ils montrent donc que si les pisciculteurs veulent être nombreux,
produire beaucoup de poissons et peser un poids sur le marché du
poisson en Côte d'Ivoire, il ne faut pas choisir un prix élevé.
Cette conclusion suscitera sûrement beaucoup de discussions. J'aimerai
que des essais plus précis soient organiser (à Béhibokro
par exem-ple) pour se donner des indications et des repères plus
précis sur le marché du poisson.
Pisciculteurs à vous de voir. |