Le Bulletin  
 APDRA
Numéro  2   JUIN 1998 

Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI  
 

 

 
 
   
 A propos du marché du poisson de pisciculture dans les zones rurales.  

Par Marc Oswald  

De nombreux pisciculteurs se plaignent que l'APDRA-CI n'aide pas les pisciculteurs à vendre leurs poissons. Si à l'évidence l'APDRA-CI n'est pas une coopérative de vente, il n'en est pas moins vrai qu'elle doit aider les pisciculteurs à réfléchir à tirer le meilleur parti de la vente de leurs poissons. 

Dans les campagnes on rencontre des prix très variables 

Dans certaines zones seuls les gros poissons se vendent à 500 F/kg (Abohiri, Luenoufla); 
dans d'autres ils se vendent à 800 F/kg voire à 1000 F/kg. 

Certaines zones ont des difficultés pour vendre les poissons à 800 F bien que partout, les gens consomment beaucoup de poisson congelés. Dans ces endroits, la dynamique est faible. 

Avec Mama Coulibally, nous avons fait des test pour essayer de mesurer l'influence du prix sur la vente des gros tilapia (plus de 330 grammes, soit 3 dans un kg). Autrement dit, nous avons voulu voir les quantités que l'on pouvait vendre à 1000 F /kg et les quantités que l'on pouvait vendre à 500 F/kg. 

Les essais ont montré qu'à 500 F/kg, les consom-mateurs se ruaient sur les gros poissons. En vingt minutes vingt kilogrammes ont été vendus. 

A 1000 F sur un campement rien n'a été vendu et, dans un autre campement, quelques kilogrammes ont été difficilement vendus en plus d'une heure. On peut tirer quelques leçons de ces essais. 

On peut vendre beaucoup plus de poissons à 500 F le kg qu'à 1000 F le kg 

A 500 F, le poisson de pisciculture est jugé plus intéressant que le poisson congelé, à 1000 F c'est un plat de fête, il faut donc que les planteurs aient de l'argent pour pouvoir le vendre. Le pisciculteur va donc passer beaucoup plus de temps à vendre ces poissons. Sur un village moins de poissons pourront être vendus donc, donc moins de gens pourront faire la pisciculture. 

Enfin, à 500 F le kg, il y a des gens qui sont prêts à acheter le poisson et à le revendre dans des endroits où il coûte plus cher (les villes par exemple). 

Ces premiers essais sont insuffisants et devraient être poursuivis. Ils montrent donc que si les pisciculteurs veulent être nombreux, produire beaucoup de poissons et peser un poids sur le marché du poisson en Côte d'Ivoire, il ne faut pas choisir un prix élevé. 

Cette conclusion suscitera sûrement beaucoup de discussions. J'aimerai que des essais plus précis soient organiser (à Béhibokro par exem-ple) pour se donner des indications et des repères plus précis sur le marché du poisson. 

Pisciculteurs à vous de voir.