Le Bulletin   
 APDRA
Numéro  3    OCTOBRE 1998 

Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI  
 

 

 
 
   
Quelles sont les meilleures solutions d’empoissonnement pour les pisciculteurs dans les zones nouvelles ? 

Par Frédéric SANCHEZ, responsable du PPCO (Projet Piscicole Centre Ouest, Côte d'Ivoire).

 
     A la dernière réunion du projet, nous avons fait le point sur les empoissonnements dans les nouvelles zones de brousse. Certains   problèmes sont apparus ainsi que de bonnes solutions. Nous tenions à vous en faire part.  

     Sur une nouvelle zone, il n’y a pas de poisson. Les premiers poissons  transportés par les pisciculteurs sont souvent des géniteurs ou des alevins de carpe (tilapia). Ces derniers sont transportés sous oxygène car ils sont plus fragiles. Quand il n’y a pas d’oxygène, les pisciculteurs transportent quelques géniteurs afin d’avoir plus tard suffisamment d’alevins.  

     Par contre les mâles (les fingerlings mâles) sont moins souvent transportés sur de longues distances parce qu’il est plus difficile d’en avoir suffisamment pour empoissonner un barrage (environ 600 mâles de 25 g pour 30 ares) et  que le poids de ces poissons (environ 15 kilos) sera plus délicat à transporter. 

     Les nouveaux pisciculteurs n’ont souvent qu’un seul barrage. Ils l’empoissonnent donc en géniteur ou en alevins. En général, ils organisent ensuite un deuxième transport pour apporter des Hemichromis qu’ils mettent directement dans le barrage. Ces derniers sont plus difficiles à transporter et il ya souvent des morts. La première fois, les Hemichromis se retrouvent en petit nombre dans le barrage, et n’arrivent pas à contrôler la prolifération des tilapias. Cela engendre un premier cycle très long, donc très risqué pour un débutant. Ce premier cycle est souvent raté. Il n’y a pas l’interruption du sexage qui permet de faire un  tri et aussi de servir de démonstration au   groupe de formation. 
     Nous avons constaté qu’avant le premier transport, il était préférable que le pisciculteur dispose d’au minimum 2 endroits où mettre les poissons : 
               - soit 1 barrage et 1 étang intérieur, 
               - soit 1 barrage et 1 trou. 
 
 

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  Avec ces 2 endroits, on transporte les tilapias (TN) et les Hemichromis, voire des Hétérotis, en même temps : on fait donc l’économie d’un transport. On met les Hemichromis dans le barrage où ils vont prendre le temps de s’installer et on met les géniteurs ou les alevins dans l’étang intérieur ou le trou s’il est fiable. 
  
 Précisons qu’il faut mieux utiliser les trous sur de faibles durées (stockage) pour éviter les accidents (débordement, assèchement…). 

Au bout de 3 mois (pour les géniteurs) ou 2 mois (pour les alevins), on sexe dans l’étang de service et on empoissonne à densité faible le barrage déjà envahi d’Hemichromis. L’étang intérieur reste un endroit pour produire et stocker des poissons pour servir le barage. On programme la vidange 4 à 5 mois plus tard. A cette date, il suffit de stocker les Hemichromis pendant la vente et le remplissage du barrage dans un 3ème endroit qui peut être un trou creusé pendant le cycle pour s’assurer d’en garder pour le prochain empoisonnement.   

Cela nous amène à un atelier piscicole optimal composé de 3 endroits construit en deux étapes (ou en une seule si le pisciculteur a les moyens) dont le barrage qui doit faire au moins 15 ares et les étangs ou trous de service : 
 - soit 1 barrage et 2 étangs intérieurs (si le site le 
   permet), 
 - soit 1 barrage, 1 étang intérieur et 1 trou, 
 - soit 1 barrage et 2 trous (à condition qu’au 
   moins un trou soit fiable pour garantir la 
   pérennité du tout venant). 

 Alors n’hésitez pas à rappeler à votre A-CP ou a votre aménagiste, s’ils ont oublié : 
 - de vous piqueter un barrage d’au moins 15 ares. Quand vous n’aurez pas assez de nourriture, un barrage plus petit ne produira pas plus que 2 étangs de la même surface !! 
 - de piqueter en même temps que le barrage au moins un étang ou un bon trou pour faciliter votre empoissonnement (et si possible deux !).