Le Bulletin   
 APDRA
Numéro  4             MAI   1999 

Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI  
 

 
  Témoignages et Interview:
 
 
   
 Simplice Fouaouly : " ne plus faire de barrage sans piquetage...et sans trop-plein. 
 
Il est pisciculteur dans la zone de Progri. Une zone située à une quinzaine de kilomètre de la ville de Sinfra dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Depuis trois ans que Simplice pratique cette activité il n’a jamais pu bénéficier des fruits du travail de ses aménagements. En effet à la moindre pluie dans la zone ses digues cèdent. Aussi allait-il abandonner la pisciculture lorsqu’une visite sur son site de l’ACP Rassak et le groupe de formation trouve une solution à son cauchemar. Il nous l’a raconté lors de notre mission à Progri du 17 au 21 novembre dernier. 

" Mon premier barrage a été réalisé en 1996. Jamais je n’ai pu gagner quelque chose du travail fourni sur cet aménagement. En effet en 1997 lors de la saison pluvieuse la digue principale a cédé. La réparation de celle-ci m’a 
 
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coûté la bagatelle somme de 78 000 Francs CFA comme main-d’œuvre. En 1998 le barrage a cassé une deuxième fois avec les premières pluies. Les frais de réparation me sont revenus à 100 000 Francs CFA. Pourtant j’ai bien suivi les conseils des responsables du projet pour les différentes réparations du barrage. Cependant, certains m’ont demandé de faire un trop plein en haut du site, ceci devait me faire mettre encore six mètres de terre sur la digue et c’était trop de travail. Ainsi la pisciculture commençait à me décourager au regard des ambitions que j’avais pour cette activité. 

La solution à mon calvaire est venue lors d’une visite de l’ACP Rassak et du groupe de formation Rassak, M’be Diarra, Zan André, Samuel Kouassi et moi-même avons essayé de palier à cet état de fait. La potion magique trouvée ce jour là a été de faire un trop plein dans la colline que l’ACP Rassak a piqueté. Aujourd’hui je dors tranquillement quand il pleut dans la zone. Mon engagement pour la pisciculture s’est ravivé. J’ai aujourd’hui deux barrages, le troisième et deux étangs intérieurs sont en construction. 
Aussi voudrais-je dire à mes autres camarades pisciculteurs en général et ceux du Centre-0uest en particulier de ne plus faire des aménagements sans trop plein. Je demande également à mes frères paysans de Progri de ne plus faire de barrage sans le piquetage avec la lunette topo. Je le dis car beaucoup font des barrages sans être piquetés. 
 

  
Ces différents entretiens montrent la difficulté de réussir la pisciculture, la pisciculture démarre trop souvent par une série d’échecs, de tromperies et de recommencements. Comment pouvons-nous faciliter ce démarrage ? Certes, il faut continuer à progresser sur le plan technique, par exemple, avoir de meilleure solution pour piqueter les trop-pleins. La dernière formation des aménagistes devait traiter de ce sujet, a-t-elle été satisfaisante ? Beaucoup d’efforts sont sûrement encore à faire.