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Le Bulletin
APDRA |
Numéro
3 OCTOBRE 1998
Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI
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Quelle image le projet
veut donner de l’aménagiste ? Réponse
à la question de Yaya Forgo
Par Frédéric SANCHEZ, responsable du Projet Piscicole Centre Ouest, Côte d’Ivoire. |
Nous
voulons donner de l’aménagiste l’image d’un pisciculteur spécialisé
dans la conception d’aménagements qui diffuse autour de lui son
savoir faire.
Les gens de sa zone ou d’une zone proche connaissent la réussite des pisciculteurs qui l’ont appelé et peuvent lui faire confiance à leur tour : c’est une image de compétence et de sérieux basée sur la démonstration d’une pisciculture locale performante. Beaucoup de gens sont déçus par la pisciculture car ils ont été escroqués par des tâcherons sans scrupule. L’aménagiste doit prouver, en s’appuyant sur les pisciculteurs de sa zone, qu’il est compétent et honnête. S’il l’est effectivement, il ne doit pas avoir peur d’être contrôlé par un autre aménagiste ou une organisation. Alors, l’aménagiste participera ainsi à la promotion de la pisciculture et sera de plus en plus connu. Pour que ce métier marche, il faut que les aménagistes soient satisfait des revenus où du respect qu’ils tirent de cette activité. Certains planteurs qui ont beaucoup de travail n’ont pas intérêt à devenir aménagiste. C’est un petit métier encore mal connu qui ne permet pas de gagner beaucoup d’argent surtout dans les zones où il n’y a pas beaucoup de candidats. On peut comparer ce travail à une petite boutique de brousse : ça permet d’avoir quelques revenus mais pas de remplacer le champs. Le projet doit aider les pisciculteurs à bien choisir le candidat à la formation pour ne pas qu’il soit déçu. Pour que ce métier marche, il faut également que la pisciculture se développe bien, et que les candidats pisciculteurs voient l’intérêt |
d’appeler un aménagiste
pour faire leur piquetage pour pas trop cher.
Donc, il faut faire la publicité du métier d’aménagiste et faire attention que les paysans puissent payer le travail et ensuite le payent effectivement. Le boutiquier fait attention à ce que ses clients lui payent bien la marchandise sinon il tombe ou se décourage. C’est pareil pour l’aménagiste. Si le projet paye l’aménagiste dans sa zone et lui donne une mobylette, ça devient comme un petit fonctionnaire, le jour ou le projet s’arrête, les paysans seront surpris autant que l’aménagiste. Quand les planteurs ont besoin d’un manœuvre, ils ne vont pas voir le gouvernement ou un projet pour leur payer… Par contre, le projet peut envoyer un aménagiste dans une autre zone pour l’aider à démarrer plus vite la zone en attendant que les pisciculteurs trouvent leur propre aménagiste. Dans ce cas, le projet paye le travail et le transport de l’aménagiste. Nous sommes conscients que tout début
est difficile et qu’il faudra du temps pour que les aménagistes,
le projet et les pisciculteurs trouvent des solutions aux problèmes
qui se posent aujourd’hui. Mais si la pisciculture continue à se
développer, on pense qu’il faut pas se décourager et que
ce métier va marcher de mieux en mieux. Ainsi, on espère
qu’un jour, ce travail sera aussi connu que d’autres métiers comme
menuisier ou maçon.Nous nous demandons aussi qu’est ce que les
pisciculteurs attendent des aménagistes ?
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