Le Bulletin   
 APDRA
Numéro  11          Décembre 2002

Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI  
 

 

 


  Techniques d’aménagements piscicoles


 
 
   

ELEMENTS DE CALCUL POUR LA CONTRUCTION DES ETANGS :

APPROCHE DU VOLUME DE TERRE D’UNE DIGUE

Un gros problème du travail avec les tâcherons est que le prix des contrats est d’abord estimé sur la longueur de la digue et/ou la surface de l’étang de service. Ces critères ne sont pas très bons car une digue peut être plus ou moins large, plus ou moins haute ; un étang de service assez grand peut, par exemple, demander moins de travail qu’un petit étang si son emplacement a été judicieusement choisi et si le site s’y prête.

L’un des indicateurs pour estimer le travail réalisé sur lequel il est intéressant de réfléchir est le volume de terre déplacé : c’est à dire quelle est la quantité de terre qu’il a fallu mettre sur la digue. Comment mesure-t-on une quantité de terre ? En faisant une estimation du volume de terre. On peut mesurer le volume en bassine, en brouette ou en m3. C’est cette dernière unité que nous utiliserons ici (1 m3 correspond à 1000 litres soit près de 50 cuvettes et à peu près 20 brouettes). La quantité de terre paraît juste pour estimer la quantité de travail pour construire la digue.

Deux autres éléments ne seront pas traités ici, ils influencent la quantité de travail, il s’agit :

  • De la distance sur laquelle il va falloir transporter cette terre ?
  • Et, quel est le travail qu’il faudra fournir pour creuser la terre ?

    

 

 

 

Schéma a : digue idéale sur une vallée  avec
                     deux versants parfaitement plats

 

 

Comme souvent, il est très difficile dans les conditions d’un chantier au village de mesurer exactement la quantité de terre. Le terrain n’est pas régulier, les appareils pour le mesurer (la lunette topographique, en particulier) doivent être manipulés de nombreuses fois pour avoir des données assez précises.

Nous vous proposons ci-après deux méthodes d’estimation des quantités de terre à creuser.
Ce sont des méthodes simplifiées, c’est à dire qu’elles ne recherchent pas à être exactes mais à donner la meilleure idée possible du volume des digues par un calcul " assez " simple.

Première méthode : C’est la plus simple.
On assimile la digue à une digue parfaitement régulière qui serait construite sur une vallée dont les deux versants seraient deux plans parfaitement réguliers (ce cas de figure n’existe jamais dans la réalité). D’où le schéma a suivant :

 

ld : largeur de la banquette (largeur du haut de la digue) 
hm : hauteur maximale
e : la digue (au niveau de la vidange)
L : longueur de la digue d’un côté à l’autre du bas-fond
Toutes ces distances doivent être exprimées en mètres.

Le volume de cette digue en mètre cube est :

V digue = L/2 x hm x [ 0,77 x hm + ld]

 

Deuxième méthode :

La deuxième méthode proposée sera détaillée dans le prochain numéro, elle est plus compliquée que la première.

 

 

 

 

Schéma B : une demi digue est composée 
                 de deux pyramides et d’un demi
                      parallélépipède.

 

Pour les forts en math, comment obtient-on cette formule 

Premièrement, on coupe la digue en deux, par le milieu, le long de la digue, pour faire deux parties égales.

Si on regarde maintenant une moitié de la digue, on s’aperçoit que ce volume se découpe en trois formes géométriques simples : deux pyramides (A et B) et une moitié de parallélépipède.

Rappelons que le volume d’une pyramide est 1/3 multiplié par la surface de la base multipliée par la hauteur de celle-ci, le volume d’un parallélépipède est égal au produit de sa longueur par sa largeur par sa hauteur.

Pour la pyramide A, celle à l’intérieur de l’étang.
La hauteur de la pyramide est la longueur de la digue divisée par deux, soit L/2.
La surface de la base est la hauteur maximale de la digue multipliée par la longueur de la pente intérieure et divisée par deux. Or la longueur de la pente au sol est à peu près égale à 1,7 x la hauteur de la digue, soit :

                Surface base = ½ x hm x 1,7 hm

Donc pour la pyramide qui se tourne vers l’étang, son volume V1 est :

                  VA = 1/3 x L/2 x ½ x hm x 1,7 hm

Pour la pyramide B, celle à l’extérieur de l’étang.
La hauteur de la pyramide est la même que pour la A, c’est la longueur de la digue divisée par deux soit L/2.

La surface de la base est la hauteur maximale de la digue multipliée par la longueur de la pente extérieure et divisée par deux. Or la longueur de la pente est

égale à peu près à 0,6 x la hauteur de la digue, soit :

                    Surface base = ½ x hm x 0,6 hm

Donc pour la pyramide à l’extérieur de l’étang, son volume V2 est :

                   VB = 1/3 x L/2 x ½ x hm x 0,6 x hm

Pour la moitié du parallélépipède, le volume est égal à la longueur de celui-ci, L/2, multiplié par sa hauteur, hm, multiplié par sa largeur l, le tout divisé par deux :

Soit           Vp = ½ x L/2 x ( hm x ld)

Le volume total de la demi - digue est donc égal à la somme des trois volumes

                  V demi-digue = VA + VB + Vp

Le volume total de la digue est le double de celui de la demi-digue, il est donc :

                  V digue = 2 x V demi-digue
                 V digue = 2 x VA + 2 x VB + 2 x Vp

Ce qui donne, après simplification :  V digue = L/2 x hm x [ (1,7 + 0,6)/3 x hm + ld]

Soit à peu près :      V digue = L/2 x hm x [ 0,77 x hm + l]

Exercice pour les volontaires, vous avez 6 mois pour faire parvenir votre réponse au journal.
Une digue fait 2,5 m de hauteur au niveau du moine et 45 m de long, la banquette fait 2, 5 m de large, quel est son volume ?

Marc OSWALD

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de Bonne Année 2003

Bon courage à tous

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