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Dimbokro
: une extension des zones d’intervention de l’apdra-ci :
L’APDRA-CI a commencé ses premières opérations de développement de
la pisciculture dans la région de Taï. C’était suite à un contrat de partenariat
avec le projet de gestion du parc de Taï (PAC-PNT) qui avait pour souci
la conservation et la protection de la faune et de la flore. Pour cela,
il fallait détourner la population du braconnage et de la déforestation…
Le poisson était alors considéré comme le meilleur substitut à la viande
de brousse. Et donc la pisciculture se présentait dans la région comme
l’activité en mesure de pallier le déficit de protéine chez les habitants.
En 18 mois d’intervention dans la région, l’APDRA-CI a réussi à y installer
une quinzaine de paysans-pisciculteurs, notamment dans les villages de
Zaïpobly, Gahably, Ponan et les « Kro » (les campements Baoulés). Cela
s’est passé entre janvier 96 et juin 97.
Parallèlement à cela depuis janvier 96 également, l'APDRA-CI suit une
zone rurale dans le sud-ouest du pays, en l'occurrence Guéyo. Le suivi
de cette zone est arrivé suite à des demandes répétées adressées à l'APDRA-CI
par des groupes de candidats pisciculteurs de ladite zone.
Puis au fil du temps, l'APDRA-CI a elle-même identifié d'autres zones
porteuses de potentialités piscicoles assez fortes. C'est ainsi que depuis
février 97, les zones de Méagui, Okrouyo et Oupoyo toutes dans le sud-ouest,
bénéficient du suivi de l'APDRA-CI. Aujourd'hui ces zones ont leurs représentants
au conseil consultatif des pisciculteurs sympathisants. Ce sont Messieurs
HITE Sigui Jérome de Méagui (représentant Méagui-Oupoyo), et SODRA Bémé
d'Okrouyo (l'un des 2 représentant Guéyo-Okrouyo).
Et en début d'année 99, l'APDRA-CI a été contacté par une société de
transformation de bois, appelée INPROBOIS.
Cette entreprise qui exploite les bois dans les forêts des paysans de
la région de Dimbokro, a bien voulu mener une opération de développement
de la pisciculture dans les villages de cette région. Cette activité est
donc initiée à titre de dédommagement des populations propriétaires terriennes.
Notons au passage que la société INPROBOIS qui finance ce projet de
pisciculture dans la région de Dimbokro est implantée dans la ville d'Adzopé
et possède plusieurs périmètres d'exploitation du bois, dont le plus grand
(appelé Périmètre 32 450) s'étend de Dimbokro à Anoumaba en passant par
la sous-préfecture de Tiémélékro.
Le contrat de partenariat ayant abouti en mai 99 entre INPROBOIS et l'APDRA-CI,
cette dernière a donc entamé ses actions d'animations depuis lors. Et
aujourd'hui, à titre pilote, 2 zones sont déjà retenues par l'APDRA-CI
pour bénéficier de son suivi. Ce sont les zones d'Allakro et de Sérébissou,
dans la région d'Anoumaba.
Cependant, d'autres zones sont en phase d'identification dans les Périmètres
de Mbatto et de Bongouanou. Ces nouvelles zones pourraient bientôt bénéficier
de l'appui de l'APDRA-CI si les contacts avec les populations s'avèrent
favorables à un développement de l'activité piscicole dans leurs villages.
Ce projet de pisciculture dans la région de Dimbokro est un grand défi
que l'APDRA-CI s'engage à relever honorablement, car le contexte géographique
et social est tout autre qu'au sud-ouest : climat plus sec, saisons pluvieuses
pas très longues, bas-fonds plus larges et pentus, faibles rendement des
cultures de rente à cause des conditions climatiques défavorables, niveau
de revenu par paysan a priori moins élevé qu'au sud-ouest, pressions constantes
du bailleur, etc…
Malgré ce contexte assez complexe et singulier de la région de Dimbokro,
l'APDRA-CI a espoir (" inch'Allah ! ") de pouvoir remplir entièrement
son contrat vis-à-vis d'INPROBOIS qui est aujourd'hui le bailleur de fonds
le plus exigeant de l'APDRA-CI.
Mama Coulibaly, A-CP
sur l'opération Dimbokro.
Des candidats- pisciculteurs de Dimbokro en visite d’étude
dans le sud-ouest
Depuis juin 99, l’APDRA-CI est à la conquête de la région de Dimbokro
pour amener les populations à s’intéresser à la pisciculture. Fort de
cet objectif, elle ne néglige aucune opportunité pour réussir son pari.
C’est pourquoi 2 voyages d’étude ont été effectués avec des candidats
pisciculteurs de cette région dans le sud-ouest.
Le premier voyage a eu lieu en juillet 99 avec les candidats d’Allakro
(village situé à 4 km de la ville d’Anoumaba) ; et le deuxième a eu lieu
en février 2000 avec ceux de Sérébissou (village situé à 12 km d’Allakro
et à 16 km de la ville d’Anoumaba). Et à chaque fois, c’est la zone de
Guéyo qui les a accueillis.
Les échanges entre pisciculteurs de Guéyo et candidats pisciculteurs
de Dimbokro ont porté sur 5 gros thèmes :
- La découverte de différents types d’aménagements de qualité. Ainsi
quelques fermes piscicoles ont été visitées chez les pisciculteurs Djéblé
Robert, Babo Raphaël, Babo Raymond, Doué Vincent, et Sama Poussibila
dit « Naba », à Kossoyo et à Tagbayo.
- Les moyens et délais de la construction des ouvrages piscicoles visités
; c’est-à-dire en un, deux, trois mois ou plus avec des dabas, machettes,
brouettes, pioches, etc, et non en trois ou quatre jours avec des bulldozers
coûteux.
- La production de poisson : les différentes espèces de poissons utilisées,
les techniques d’élevage appliquées, les durées de cycle de production,
les rendements espérés, etc.
- L’organisation professionnelle des pisciculteurs ; à la base, leur
organisation en groupes d’entraide pour minimiser les coûts d’investissement
et optimiser la rentabilité de l’activité.
- La mise en place des compétences locales qui conduisent à l’autonomie
de production et de développement de la zone. Dans les discussions sur
ce thème, il a été mis en valeur toute l’importance des formations de
base et pointues à venir pour les candidats pisciculteurs de Dimbokro,
qui devront donc accepter l’école de la pisciculture.
Enfin, divers autres sujets ont été abordés par les visiteurs avec les
visités.
A la synthèse des 3 jours effectifs d’étude sur le terrain à Guéyo, la
visite a été jugée très fructueuse, puisque les candidats pisciculteurs
sont retournés chez eux, disent-ils, satisfaits de la formation reçue.
En effet, ils disent être désormais convaincus par trois choses auxquelles
ils ne croyaient pas avant la visite :
Premièrement, ils sont maintenant convaincus qu’il est possible d’élever
du poisson comme tout autre animal.
Deuxièmement, ils savent désormais qu’ils n’auront pas forcement besoin
de bulldozer pour faire leurs barrages ; ils pourront les faire avec leurs
outils habituels des travaux champêtres et/ou avec l’appui des tâcherons.
Et enfin, ils disent avoir maintenant compris que la pisciculture est
une activité rentable. A la fin de la rencontre lors de la première visite,
les candidats d’Allakro sont allés jusqu’à promettre aux pisciculteurs
de Guéyo que dans environs deux ans, ils les inviteront dans leur zone
à Dimbokro pour qu’ils viennent « évaluer » les réalisations piscicoles
qui auront été les siens suite aux enseignements tirés de leur voyage
à Guéyo. Espérons tout simplement que leurs hôtes de Guéyo ne seront pas
déçus dans deux ans.
Mama Coulibaly
Candidats pisciculteurs de Dimbokro :
de potentiels sympathisants pour l’apdra-ci
Depuis juin 99 déjà, l’APDRA-CI suit 2 zones rurales dans
la région de Dimbokro, où elle anime tant bien que mal (plutôt bien que
mal !) des groupes de candidats pisciculteurs. Les 2 zones pilotes sont
le village d’Allakro et celui de Sérébissou, situés respectivement
à 4 km et 16 km de la ville d’Anoumaba. Au début de notre intervention
dans la région, les habitants étaient très désintéressés à l’activité
piscicole pour 3 principales raisons :
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- D’abord, parce qu’ils croyaient les aménagements absolument irréalisables
à la main (avec des dabas, machette, pioches, brouettes, …) ;
- Ensuite, parce qu’ils ne croyaient pas du tout la pisciculture rentable
économiquement ;
- Et surtout, parce que la plupart des habitants n’avaient pas cru possible
d’élever des poissons.
Pour beaucoup, c’était donc par ignorance qu’ils restaient insensibles
à la chose et aux efforts d’animation de l’APDRA-CI. Mais dès lors où
des candidats pisciculteurs de chaque village ont effectué une visite
d’étude dans le sud-ouest, notamment à Guéyo, pour apprécier des réalisations
piscicoles et discuter avec des pisciculteurs expérimentés, ils sont retournés
chez eux convaincus et (a priori) conquis par la pisciculture comme étant
une alternative intéressante à la diversification des sources de revenu.
Aujourd’hui, la tendance générale dans ces 2 zones est que des efforts
d’investissements individuels sont entrepris par quelques candidats dont
certains n’ont même pas eu à participer au voyage d’étude à Guéyo. Chacune
des 2 zones a déjà eu à acheter leurs moules de moine et de buse à Gagnoa.
A Allakro, des constructions de barrage sont déjà amorcées avec le concours
des tâcherons de Daloa qui ont été engagés sur contrat financier par les
candidats pisciculteurs. Les travaux de creusage de la digue ayant été
suspendus durant toute la saison sèche, nous espérons malgré tout voir
le premier barrage empoissonné dans la zone d’ici juin 2000.
Sérébissou est légèrement en arrière comparativement à l’état d’avancement
des travaux à Allakro. Cela est tout simplement dû au fait que notre première
séance de travail dans ce village est arrivée beaucoup plus tard (au moins
3 mois ) après nos premières interventions à Allakro. Mais au vu des motivations
qui s’expriment à Sérébissou, les 2 zones peuvent facilement se retrouver
au même niveau d’investissement d’ici 6 mois.
Dans tous les cas, dans chaque zone une confiance existe chez les candidats
pisciculteurs vis-à-vis de l’APDRA-CI ; et cette confiance a été crée
et/ou renforcée par la visite et les échanges qu’ils ont eus avec les
pisciculteurs du sud-ouest lors de leur voyage d’étude à Guéyo. Et depuis,
ils ne manquent pas de réclamer des cartes de sympathisants et les journaux
APDRA pour adhérer à l’APDRA-CI et être au parfum des informations de
premières mains sur l’évolution de la pisciculture dans le centre-ouest
et sud-ouest.
Alors, bientôt un représentant du Conseil Consultatif à Dimbokro ? Pourquoi
pas !
Mama Coulibaly
DJE Loukou Hilaire : « L’APD est née pour
encourager les nouveaux pisciculteurs à produire bien. »
La zone de Djèkro ( axe Gagnoa-Soubré) a désormais une association
: A.P.D (Association des pisciculteurs de Djèkro) née le 26 mars 1999,
elle fut présentée officiellement aux responsable du projet et de l’APDRA-CI
le 04 septembre dernier. C’est à l’occasion de cette cérémonie que la
rédaction de l’APDRA a rencontré ladite association. Entretien
APDRA : président, présentez-vous
Djè Loukou Hilaire : je me nomme Djè Loukou Hilaire, je
suis le président de l’Association des Pisciculteurs à Djèkro (A.P.D).
Je pratique l’activité piscicole depuis 1995. J’ai un barrage et un étang
de service. Je suis également aménagiste de la zone de Djèkro.
APDRA : Quand et où est née votre association
?
D L H : L’APD est née le 26 mars 1999 à Kouassikro
elle est constituée de neuf membres. Nous avons un président moi-même,
un secrétaire Koffi Kouassi Marcellin, un trésorier Kouassi Kouamé Paul,
un vice-président Konan Saraka Augustin et un commissaire aux comptes
N’Guessan Claver.
APDRA : je ne comprends pas vous parlez de l’association
des pisciculteurs de Djèkro et c’est à Kouassikro qu’elle est née. Pourquoi
le choix de Kouassikro ?
D L H : vous savez, la zone de Djèkro comprend plusieurs
villages dont Kouassikro. Ce sont les pisciculteurs de ces villages qui
ont décidé de se réunir pour créer l’association. Il n’y a pas d’autres
raisons. C’est à Kouassikro que la réunion constitutive s’est déroulée
c’est tout.
APDRA : Bon, mais l’association est née depuis
mars 99 et c’est en septembre 99 que vous présentez l’Association officiellement
? Que s’est-il passé entre temps ?
D L H : rien c’est par manque de temps. Il fallait
s’organiser d’abord afin de ne pas décevoir ceux a qui nous allions présenter
l’Association. Il y avait un minimum de structuration à faire d’abord.
APDRA : donc présenter l’association au projet
et à l’APDRA-CI est le but de cette cérémonie d’aujourd’hui 04 septembre
?
D L H : En effet le 04 septembre a été choisi pour
présenter officiellement l’A.P.D au PPCO et à l’APDRA-CI dans un premier
temps. Ensuite cette cérémonie ou rencontre vise à solliciter auprès de
ces deux structures un appui quant à l’évolution de l’association. Enfin
d’avoir des informations sur l’APDRA-CI, sur le Conseil Consultatif (CC)
sur les voyages d’échanges avec les pisciculteurs français, sur la lunette
topographique…
APDRA : Concrètement quelle information ?
D L H : Comment faire pour que notre association
ait de l’argent dans sa caisse ? Que faire pour que notre association
soit connue sur le plan national et judiciairement ? Comment faire pour
que notre zone ait un représentant au Conseil Consultatif les critères
de sélection pour participer au voyage d’échange avec les Français ? Et
surtout que veut dire pisciculteur sympathisant. Comment faire pour que
l’un des nôtres soit candidat pour un voyage en France ? Enfin comment
faire pour que la zone soit autonome et donc avoir son appareil topo parce
que nous avons un aménagiste ? Voilà les informations que nous avons voulu
avoir en organisant cette rencontre.
APDRA : d’accord, mais quelles sont les raisons
qui vous habiter pour créer l’Association APD ?
D L H : L’APD a été créée pour développer la pisciculture
dans la zone de Djèkro.
APDRA : soyez précis président ? Toutes les associations
disent toujours la même chose ? Spécifiquement quelles sont les actions
concrètes que vous allez poser ? Quels sont vos objectifs ?
D L H : l’objectif majeur c’est le travail en groupe.
S’entraider entre nous les pisciculteurs de la zone. Echanger les nécessaires
de la pisciculture d’une part. D’autre part avoir de bons poissons vendables,
faire la commercialisation ensemble, recevoir dans de bonnes conditions
nos encadreurs (AC et A-CP), venir en aide aux pisciculteurs qui ont des
difficultés sur leur site et par ricochet rechercher les solutions par
le biais de l’association. Enfin et surtout encourager les nouveaux à
faire de la bonne production dans les normes du projet. Voilà ce que nous
visons à travers la création de cette association.
APDRA : Vous aviez dit au début de l’entretien
que l’A.P.D. a neuf membres. Pouvons-nous avoir les noms et le nombre
d’étangs et de barrages ? Parce que souvent des associations sont constituées
de personnes qui n’ont rien avoir avec le champs d’intervention de l’association
? Des personnes qui n’ont pas de réalisation piscicoles précisément.
D L H : dans l’association nous avons Konan Saraka
il a un barrage et deux étangs de service avec tous des poissons. De même
Kouassi Kouamé Paul un barrage et deux étang de service, Konan Eugène
un barrage en construction, Kouassi Kouakou un étang, Konan Kouassi un
barrage et un étang de service, Loukou Kouadio Patrice un étang, Koffi
Kouassi Marcellin un barrage, un étang de service et un barrage en construction.,
Moi-même un barrage et un étang de service.
APDRA : quel est votre dernier mot ?
D L H : je remercie le projet et l’APDRA-CI d’avoir
honoré notre invitation en envoyant MM. Pierre et Rassak à cette cérémonie
de présentation. Aujourd’hui nous savons ce qu’est l’APDRA-CI. Nous savons
comment nous pouvons être membre du Conseil Consultatif (CC). Même le
critère de sélection pour les voyages d’échange et surtout la définition
du sympathisant. Merci à toi aussi Charles. Je demande à mes autres camarades
des autres zones de commencer à s’organiser et c’est à ce prix là que
nous pouvons gagner dans le poisson.
Propos recueillis par Kiesse Bi Baya Charles.
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