Le Bulletin   
 APDRA
Numéro  11          Décembre 2002

Journal interne de l'APDRA-F et de l'APDRA-CI  
 

 

 


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DES NOUVELLES DE LA DEMANDE DE FINANCEMANT POUR AIDER LA PROFESSION A S’ORGANISER EN COTE D’IVOIRE

Dans le bulletin du mois de juin 2002, nous vous informions que l’APDRA-F et l’APDRA-CI avaient fait une demande de financement au CCFD, à la Région Centre et au ministère des affaires étrangères pour un projet d’aide à l’organisation de la profession et de mise au point de nouvelles méthodes de formation piscicole.

Le CCFD est d’accord pour financer sa part, on compte également beaucoup sur la Région Centre. Au niveau du ministère des affaires étrangères, la demande est aujourd’hui toujours à l’étude. Il donnera son avis au début de l’année 2003. Si la réponse est positive, et que la situation en Côte d’Ivoire le permet, le projet pourrait démarrer aux alentours du mois de juin 2003.

Nous espérons de tout cœur que les événements actuels en Côte d’Ivoire ne porteront pas préjudice au choix de la sélection et que le projet verra le jour et pourra soutenir la profession.

Pierre TRELLU

LA PISCICULTURE DANS LA PROVINCE DE L'OUEST AU CAMEROUN

Tout part d'un constat sur le terrain. Constat selon lequel la pisciculture semble marginalisée dans le Cameroun en général et dans la province de l'Ouest en particulier : pas de structures d'encadrement piscicole sur le terrain,

beaucoup d'étangs et de stations d'alevinage abandonnés, le centre de recherche de Foumban peu actif pour les besoins piscicoles des paysans.

Début
début précèdent suivant

L'inactivité de la profession constatée sur le terrain trouverait ses origines dans les différentes approches méthodologiques utilisées. Il s'agit globalement de l'approche " top down " qui consiste à élaborer des projets par les bailleurs de fonds et de les proposer ensuite aux paysans. Cette approche n'a pas permis à ces derniers de s'approprier l'activité et à la profession d’enclencher un développement piscicole soutenu.

A partir de 1995, l'ONG CIFOR utilise la pisciculture pour lancer ses activités dans la province de l'Ouest. Elle développe l'approche participative basée sur l'identification collective des besoins et des contraintes paysannes piscicoles (construction d’étangs, gestion de fermes piscicoles, organisation des pisciculteurs, approvisionnement en alevins, etc.) et sur la recherche de solutions communes aux difficultés identifiées. Elle s’est appuyée sur d’anciens pisciculteurs, a multiplié les contacts avec les chercheurs du centre de recherche de Foumban, les membres du corps de la paix et les pêcheurs du barrage de Magba. En 1997, elle organise une rencontre le " Sommet des pisciculteurs du Cameroun " favorisant les échanges d'expériences.

La démarche du CIFOR a porté ses fruits. En effet, suite au sommet une organisation professionnelle de pisciculteurs " Association des aquaculteurs du Cameroun ", l’AQUACAM a vu le jour, elle compte une quarantaine de membres.

D’autre part, le CIFOR a publié un manuel pratique de vulgarisation de la pisciculture " Vers une pisciculture intégrée ". Il a organisé et animé en collaboration avec le SAILD (ONG) un séminaire national sur la pisciculture intégrée (Yaoundé 1996), ainsi que deux voyages d'échanges d'expériences paysannes entre la province du Sud et celle de l'Ouest. Il a appuyé à la construction de 50 étangs (en dérivation et en barrage), facilité l’accès des pisciculteurs aux alevins (tilapia, clarias, hétérobranchus); et enfin appuyé l'organisation des pêches dans les fermes piscicoles ainsi que la commercialisation des produits.

Il en découle un commencement de l'organisation de la profession (AQUACAM), un nouvel enthousiasme de la part des pisciculteurs, l’émergence d’un groupe de pisciculteurs " élites " offrant des prestations de services payantes, et enfin le rayonnement de l'activité piscicole dans la province et au-delà de celle-ci. Quant au CIFOR, il est devenu l'un des principaux points focaux de la pisciculture au Cameroun et est désormais sollicité pour des séminaires et forums d'échanges au Cameroun et hors Cameroun.

Cependant, des difficultés sont rencontrées sur le terrain. Au niveau du CIFOR, les moyens humains, matériels et financiers sont très limités pour permettre un développement soutenu de la pisciculture. Et, au niveau du terrain, le faible rendement de la production d'une manière globale pose le problème des espèces à vulgariser dans cette province.

Samuel TANGOU,

Secrétaire exécutif du CIFOR