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DES
NOUVELLES DE LA DEMANDE DE FINANCEMANT POUR AIDER LA PROFESSION A S’ORGANISER
EN COTE D’IVOIRE
Dans le bulletin du mois de juin 2002,
nous vous informions que l’APDRA-F et l’APDRA-CI avaient fait une
demande de financement au CCFD, à la Région Centre et au ministère des
affaires étrangères pour un projet d’aide à l’organisation de la
profession et de mise au point de nouvelles méthodes de formation
piscicole.
Le CCFD est d’accord pour financer sa
part, on compte également beaucoup sur la Région Centre. Au niveau du
ministère des affaires étrangères, la demande est aujourd’hui
toujours à l’étude. Il donnera son avis au début de l’année 2003.
Si la réponse est positive, et que la situation en
Côte d’Ivoire le permet, le projet pourrait démarrer aux alentours du
mois de juin 2003.
Nous espérons de tout cœur que les
événements actuels en Côte d’Ivoire ne porteront pas préjudice au
choix de la sélection et que le projet verra le jour et pourra soutenir
la profession.
Pierre TRELLU
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LA PISCICULTURE DANS LA PROVINCE DE L'OUEST AU
CAMEROUN
Tout part d'un constat sur le terrain. Constat selon
lequel la pisciculture semble marginalisée dans le Cameroun en général
et dans la province de l'Ouest en particulier : pas de structures
d'encadrement piscicole sur le terrain,

beaucoup d'étangs et de stations
d'alevinage abandonnés, le centre de recherche de Foumban peu actif pour
les besoins piscicoles des paysans.
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L'inactivité de la profession
constatée sur le terrain trouverait ses origines dans les différentes
approches méthodologiques utilisées. Il s'agit globalement de l'approche
" top down " qui consiste à élaborer des
projets par les bailleurs de fonds et de les proposer ensuite aux paysans.
Cette approche n'a pas permis à ces derniers de s'approprier l'activité
et à la profession d’enclencher un développement piscicole soutenu.
A partir de 1995, l'ONG CIFOR utilise la
pisciculture pour lancer ses activités dans la province de l'Ouest. Elle
développe l'approche participative basée sur l'identification collective
des besoins et des contraintes paysannes piscicoles (construction d’étangs,
gestion de fermes piscicoles, organisation des pisciculteurs,
approvisionnement en alevins, etc.) et sur la recherche de solutions
communes aux difficultés identifiées. Elle s’est appuyée sur d’anciens
pisciculteurs, a multiplié les contacts avec les chercheurs du centre de
recherche de Foumban, les membres du corps de la paix et les pêcheurs du
barrage de Magba. En 1997, elle organise une rencontre le " Sommet
des pisciculteurs du Cameroun " favorisant les échanges
d'expériences.
La démarche du CIFOR a porté ses fruits. En effet,
suite au sommet une organisation professionnelle de pisciculteurs
" Association des aquaculteurs du Cameroun ", l’AQUACAM
a vu le jour, elle compte une quarantaine de membres.
D’autre part, le CIFOR a publié un
manuel pratique de vulgarisation de la pisciculture " Vers
une pisciculture intégrée ". Il a organisé et animé en
collaboration avec le SAILD (ONG) un séminaire national sur la
pisciculture intégrée (Yaoundé 1996), ainsi que deux voyages
d'échanges d'expériences paysannes entre la province du Sud et celle de
l'Ouest. Il a appuyé à la construction de 50 étangs (en dérivation et
en barrage), facilité l’accès des pisciculteurs aux alevins (tilapia,
clarias, hétérobranchus); et enfin appuyé l'organisation des pêches
dans les fermes piscicoles ainsi que la commercialisation des produits.
Il en découle un commencement de
l'organisation de la profession (AQUACAM), un nouvel enthousiasme de la
part des pisciculteurs, l’émergence d’un groupe de pisciculteurs
" élites " offrant des prestations de services
payantes, et enfin le rayonnement de l'activité piscicole dans la
province et au-delà de celle-ci. Quant au CIFOR, il est devenu l'un des
principaux points focaux de la pisciculture au Cameroun et est désormais
sollicité pour des séminaires et forums d'échanges au Cameroun et hors
Cameroun.
Cependant, des difficultés sont
rencontrées sur le terrain. Au niveau du CIFOR, les moyens humains,
matériels et financiers sont très limités pour permettre un
développement soutenu de la pisciculture. Et, au niveau du terrain, le
faible rendement de la production d'une manière globale pose le problème
des espèces à vulgariser dans cette province.
Samuel TANGOU,
Secrétaire exécutif du CIFOR
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